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LE BLOG DE CYEK

Kagame, la dérive sanguinaire du “Bismarck africain”

20 Octobre 2010, 19:36pm

Publié par Cyrille Ekwalla via Baba Ka (Le Courrier International)

PaulKagame.jpgLongtemps adulé par Washington, le président rwandais dévoile peu à peu son "vrai visage". Un récent rapport de l'ONU montre qu'il est un des dictateurs les plus sanguinaires du continent, estime le quotidien Kotch.

e récent rapport de l'ONU sur les massacres commis en république 
démocratique du Congo (RDC) de 1993 à 2003 est accablant à plus d'un titre pour le régime rwandais. En effet, les troupes du FPR (Front patriotique rwandais), dirigé par Paul Kagame, qui ont mis fin au génocide des Tutsis (800 000 morts) en prenant le pouvoir à Kigali en 
1994, se sont lancées à leur tour dans des massacres systématiques de
 réfugiés hutus au Zaïre, qui fuyaient les représailles. Dans ce rapport, pour la première fois, à mots à peine couverts, l'ONU évoque 
la possibilité d'un "contre-génocide". "Les attaques apparemment
 systématiques et généralisées [...], ayant ciblé de très nombreux
 réfugiés hutus rwandais ainsi que des membres de la population civile 
hutue et causé leur mort, révèlent plusieurs éléments accablants qui, 
s'ils sont démontrés comme tels devant un tribunal compétent, pourraient être
 qualifiés de crime de génocide", peut-on y lire. 
Ces faits étaient connus des spécialistes qui avaient tiré la 
sonnette d'alarme face à ces crimes abominables. Mais la communauté internationale, qui avait beaucoup de choses à se reprocher pour n'avoir rien fait contre le génocide des Tutsis, avait pudiquement
 préféré fermer les yeux.

Pendant longtemps, la diplomatie américaine a même soutenu Paul Kagame, présenté un peu trop 
complaisamment comme un "Bismarck africain". Pourtant, l'homme fort de 
Kigali, façonné par sa longue guérilla dans le bush, a toujours 
prouvé qu'il n'était pas un enfant de chœur. Au nom de la sécurité du peuple tutsi dont il se veut le guide messianique, il a usé des
 méthodes les plus brutales pour étendre son "espace vital". Ainsi, le
président Laurent Kabila, qu'il avait aidé à conquérir le Zaïre a payé cher ses désirs de prendre ses distances avec un mentor à la
 tutelle très pesante. Résultat : le Rwanda n'a pas hésité à 
envahir ce pays gigantesque, provoquant l'une des guerres les plus
 meurtrières de l'histoire du continent, avec des victimes se chiffrant
 en millions.

Et c'est un secret de polichinelle que l'ancien seigneur de guerre Laurent Nkunda [ses troupes étaient déployées dans l'est de la RDC] était une créature de Kagame. La preuve : lorsqu'il a commencé à se montrer moins
obéissant, l'impitoyable maître de Kigali l'a mis aux arrêts. Sur le plan intérieur, Kagame, dans une véritable dérive autoritaire, ne
 supporte aucune contradiction et s'est évertué à emprisonner tous ses 
rivaux comme l'ancien président Pasteur Bizimungu. Pis, en Afrique du Sud, récemment, le général dissident Faustin Kayumba Nyamwassa a échappé de peu aux balles de tueurs venus très vraisemblablement du
 Rwanda. Face à tant de forfaits, la communauté internationale
 pourra-t-elle longtemps encore continuer de soutenir, contre vents et
marées, Paul Kagame ?

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