Cameroun-France :Vers un C2D «Newlook»
Le tête-à-tête entre Paul Biya et l’ambassadeur de France, vendredi dernier, a permis de mettre le C2D de 2eme génération sur la rampe de lancement. On annonce un programme relooké, qui tient compte des couacs de la première phase.Au total, ce seront quelques 250 milliards de nos francs qui seront investis au Cameroun à partir de 2011. Le Contrat de désendettement et développement (C2D) en sera à sa deuxième phase. La première, lancée il y a près de quatre ans, est en train de vivre ses derniers moments. C’était une sorte de phase expérimentale. D’où quelques dysfonctionnements et incohérences que la société civile, associée à la mise en œuvre du processus, n’a pas manqué de dénoncer.Le Comité d’orientation et de suivi de cette initiative, réuni, début avril, à Yaoundé, a, en effet, permis de souligner des manquements que le C2D de seconde génération se doit de corriger s’il tient à avoir un véritable impact sur la lutte contre la pauvreté au Cameroun.
Aussi s’attend-on àvoir, dans le prochain Contrat : l’introduction du secteur de l’emploi dans les différents secteurs de concentration – c’est visiblement l’un des principaux points faibles du C2D actuel ; la prise en compte dans le budget du C2D, des frais liés à l’indemnisation des victimes des projets; l’introduction de clauses sociales et environnementales dans les critères de passation des marchés publics de projets C2D ; l’adoption des sanctions à l’encontre de tous les cas de non-respect des délais d’exécution des projets; l’obligation pour les grosses entreprises étrangères de s’associer une sous-traitance locale pour bénéficier des marchés du C2D, afin de contribuer au développement de l’entreprenariat local, gage de la pérennité des projets du C2D.
Secteurs prioritaires
Des propositions et bien d’autres ont été faites, début avril, par la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette du Cameroun et la Plateforme Dette et Développement de France. Ces deux mouvements associatifs assurent la représentation des sociétés civiles camerounaise et Française au COS/C2D. Si toutes les parties prenantes se comprennent bien – les représentants de la société civile sont sceptiques à ce sujet – on peut parier que la deuxième phase du C2D sera complètement relookée. Les secteurs prioritaires sont l’agriculture, l’éducation, l’accès à l’emploi et la professionnalisation de la formation.Les parties française et camerounaise se réuniront au plus tard au dernier trimestre de l’année en cours pour arrêter avec précision les projets de cette nouvelle expérience.
La première phase du contrat de désendettement et développement (C2D) se boucle en décembre. Les 300 milliards de Fcfa qui constituaient l’enveloppe de cette première phase ont permis, entre autres, de développer le secteur urbain etde financer des projets liés à la protection de l’environnement. Les autorités camerounaises et françaises dressent un bilanglobalement positif. Et annoncent une réorientation qui va largement prendre en compte la nouvelle stratégie de développement du gouvernement axée sur la croissance de l’emploi.