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LE BLOG DE CYEK

Canada : L’association des Camerounais en crise

30 Novembre 2012, 00:14am

Publié par Venant Mboua / Cyrille Ekwalla

 

logoacc-acc.jpgUne affaire qui mêle malentendus, rumeurs, gestion informelle, luttes d’influence et conflits d’intérêts.

Ces dernières semaines, les membres de la communauté camerounaise du Canada et les lecteurs de certaines cyberpresses de la diaspora ont lu une correspondance de M. Félix Zogning, vice-président chargé des communications du bureau sortant de l’ACC (association des Camerounais du Canada) adressée à la Commission électorale indépendante de l’ACC. On découvre dans cette correspondance que la CEI demande à M. Zogning, candidat au poste de président, de fournir  ¨des documents vérifiables (…) permettant de confirmer (son) non implication dans le litige concernant le salon Promote 2011, attestant de (sa) bonne moralité¨. Par le même canal, le public découvre la réplique de M. Zogning à la CEI : ¨ Je n’enverrai pas de documents vérifiables me disculpant tant et aussi longtemps que je n’ai pas d’accusation formelle appuyée par autre chose que de la dénonciation calomnieuse¨ Félix Zogning estime par ailleurs que cette démarche sort des missions de la CEI. Et que si litige il y a, il a été tranché au cours d’une session du Conseil permanent. Constatant cette posture du candidat (qui a envoyé toutes les autres pièces demandées en complément), la CEI rejette la candidature de M. Zogning.

De nombreuses sorties médiatiques des uns et des autres font conclure à une déchirure au sein de l’ACC. Partie de la candidature non validée d’un membre de l’association, l’affaire s’installe désormais sur la gestion de certains dossiers par le bureau sortant. Comment en est-on arrivé là ?

Promote 2011, le Salon de la discorde

Pascal Balata, le président en exercice de l’ACC a créé ce qu’il appelle un Business Club au sein de l’association. Il veut établir, au plan des affaires, des ponts entre les camerounais de la diaspora et leur pays d’une part et entre le pays et les investisseurs canadiens d’autre part. Il a un projet, Chalet Mboa, qui vise à construire ou faire construire des maisons au Cameroun, avec l’expertise canadienne, par les membres de la diaspora. Il veut aussi conduire au Salon Promote 2011, des gens d’affaires canadiens au Cameroun. Il souhaite avoir des financements du gouvernement du Québec. ¨ Nous avons initié pour l'ACC la mission auprès du MDEIE (ministère du développement économique de l’innovation et de l’exportation, sous l’ex gouvernement libéral du Québec, Ndlr). Mais ne pouvant pas nous qualifier comme organisme sans but lucratif pour défaut de temps (nous les avons contactés en aout pour un départ en fin octobre) et d'expérience (première demande de préqualification pour une mission de l'ACC), le Ministère nous a recommandé de faire piloter la mission par le Conseil Canadien pour l'Afrique (CCA) avec qui ils ont une longue expérience positive. Ce que nous avons accepté en revendiquant de rester co-organisateur pour notre initiative, notre travail et pour le fait que j'ai demandé et obtenu d’un partenaire de longue date (M Canuel) de nous aider en recrutant rapidement des entreprises dans son portefeuille¨. 

Mais les documents fournis par une source démontrent que parmi ces entreprises contactées (une dizaine), deux sont représentées à Promote 2011 par le président de l’Acc, Pascal Balata et le vice-président en charge de la communication, Félix Zogning. Une troisième, est représentée par un Ivoirien, qui aurait remplacé au pied levé, un autre camerounais, Jean-Claude Kanga, qui avait décliné l’offre. Interrogé, M. Kanga, entrepreneur au Canada, dit qu’il n’a pas voulu se mêler à des opérations qu’il qualifie de malhonnêtes. ¨On m’a attribué une compagnie que je ne connais pas¨, révèle-t-il. Mais nos enquêtes indiquent aussi que M. Kanga, officieusement  directeur du Business Club fondé par M. Balata, n’a pas apprécié le recours à d’autres intermédiaires dont le Conseil canadien pour l’Afrique et Afrique Expansion Inc. Il pense que les contacts qu’il noue au Cameroun suffisent ; il estime aussi que la mission Promote 2011 phagocytera le projet qui lui tient  à cœur et pour lequel il a déjà mené des pourparlers concrets avec certaines autorités : il s’agit d’un projet sur la transformation du bois.  Il ne voit donc pas la pertinence de la mission Promote.

L’énigmatique Diaspora des affaires africaines

Nous avons interrogé Alain Canuel que cite le président Balata. Il confirme qu’il a contacté des entreprises pour Promote 2011. Ces entreprises n’ayant pas toutes des personnes disponibles pour aller au Cameroun, il leur a proposé de se faire représenter par des membres de l’ACC. C’est ainsi que les noms cités plus haut ont été donnés. Ce sont les entreprises qui ont payé les frais de transport et  de séjour au Salon Promote 2011, à deux membres de l’ACC. Mais certains membres de l’ACC n’en démordent pas ; ils accusent Pascal Balata et Félix Zogning d’avoir obtenu des subventions pour conduire des entreprises canadiennes au Salon Promote.

D’après M. Canuel, il n’y a pas eu de subvention du gouvernement mais le remboursement de l’ordre de 40%, aux entreprises participantes, des dépenses jugées acceptables par le MDEIE. Ce paiement se faisait via le Conseil canadien pour l’Afrique. Alain Canuel précise que chaque compagnie qu’il avait enregistrée dans son groupe de voyage, déboursait, pour le voyage et le séjour de chaque délégué, la somme de 2 500 $ CAN, sommes payées par chèque à l’ordre de l’organisme dénommé Diaspora des Affaires Africaines ¨un Regroupement des Exportateurs en Afrique enregistré et administré depuis dix ans par F. Michel Bélanger (Président), Alain Canuel (Administrateur) et Pascal Balata (secrétaire trésorier)(…). En responsable de mission pour le regroupement et pour ses entreprises clientes, M Canuel a ordonné les transactions et j'en ai assuré la comptabilité tel que je l'ai fais bénévolement (je rappelle que par profession je suis un expert financier et comptable) pour le regroupement depuis 10 ans¨, nous a dit M. Balata, joint par e-mail. Le hic, c’est qu’interrogé plusieurs fois la veille de la discussion avec M. Balata, sur la connaissance qu’il aurait de Diaspora Africaine des Affaires, M. Alain Canuel nous a dit ne rien savoir de cet organisme : ¨Je n’en ai aucune idée ; c’est Pascal (Balata, Ndlr) qui nous a demandé d’émettre les chèques pour le transport et le séjour à ce nom-là¨, nous a-t-il répété. M. Canuel semblait d’ailleurs ne pas connaître la dénomination exacte de Diaspora des Affaires Africaines (il nous parlait des Diaspora Africaine des Affaires). Toutefois, sa délégation et lui ont apprécié le voyage et le séjour au Cameroun. Il reconnaît que le président de l’ACC et son adjoint  se sont bien organisé pour les accueillir et  les connecter à plusieurs autorités et gens d’affaires du Cameroun.

Et alors, où est le problème ? 

C’est la question qu’on poserait aux membres du bureau de l’ACC qui, les premiers, n’apprécient pas l’initiative de leur président. Comme nous l’indique le président Balata, même sortie du jeu par le gouvernement canadien, l’ACC reste co-organisateur de l’affaire, comme en témoignent les déclarations de certains membres du bureau qui reconnaissent que Promote 2011 ¨a été évoqué au cours d’une réunion¨. Lorsque nous leur demandons l’ordre du jour de ladite réunion, ils indiquent qu’il n’y avait pas d’ordre du jour écrit et que le sujet a été évoqué ¨comme ça¨. Le président aurait demandé au bureau de lui proposer quelqu’un qui irait en mission au Cameroun avec lui. C’est ainsi que Félix Zogning, qui travaillait déjà sur le dossier avec M. Balata a été cité. Les mêmes semblent très embarrassés, lorsqu’on leur demande si finalement, la mission a été une mission de l’ACC ou une action privée de M. Balata et de son VP Communication. Le bureau directeur de l’ACC n’a-t-il pas initié la mission pour laquelle il désigne des délégués ?

Mais il n’y a pas eu consensus dans la désignation de M. Zogning. En effet, il s’avère que Mme Mary-Dave Guiateu, l’une des vice-présidentes du Bureau, s’étonnera que le vice-président en charge du Cameroun n’ait pas été désigné pour cette mission au Cameroun. Elle propose alors qu’à défaut de ce VP, une femme soit désignée et elle se porte candidate. Face aux hésitations et même au refus qui lui est opposé, elle se dit qu’il y a « anguille sous roche", avec cette mission Promote. C’est donc tout naturellement qu’elle porte l’affaire au Conseil permanent de l’ACC, en même temps que M. Jean-Claude Kanga, qui se plaint, pêle-mêle, d’avoir été floué par le président de l’ACC. Il croit fermement que Pascal Balata et Félix Zogning ont mis en place un stratagème à la Poutine/Medvedev en Russie. Très remonté contre M. Balata, il nous indique que l’objectif de ce dernier en prenant la direction de l’ACC était d’utiliser l’association comme levier pour ses affaires au Canada et au Cameroun et que Félix Zogning l’y a énormément aidé. C’est pour cette raison qu’il écrit à la CEI pour dénoncer ce qu’il appelle l’imposture du VP-communication de l’ACC. Ces accusations suffisent-elles pour condamner les intéressés ? Le Conseil permanent ne l’a pas suivi.

D’après nos investigations, le Conseil permanent, sans connaître de l’affaire au fond, a demandé aux parties en conflit d’enterrer la hache de guerre. ¨Nous étions plus préoccupés par la situation délétère au sein du bureau exécutif qui était à deux doigts d’éclater¨, nous révèle un membre du Conseil, tandis qu’un autre affirme tout net qu’ils n’ont jamais été saisis des malversations financières ni d’actes de malhonnêteté dans la gestion du président et du vice-président. Mais qu’ils ont été saisis des querelles au sein du bureau et c’est ce qu’ils ont essayé de régler, en imposant la paix entre les membres. Cette attitude a été interprétée de diverses façons. Pour Félix Zogning et Pascal Balata le dossier Promote 2011 a été connu et classé par le conseil permanent. Pour leurs détracteurs, le Conseil permanent n’a rien tranché.

BalataZogning.jpgComme on peut le constater, la décision du Conseil Permanent n’a rien arrangé, puisque le dossier Promote a rattrapé Félix Zogning à la Commission électorale. Deux membres du conseil permanent siègent pourtant à la Commission électorale : Mme Rachel Tonye (démissionnaire depuis quelques temps) et M. Joseph Libai (président). Un Vice-président du bureau exécutif (Léon Noumbissi) y siège aussi. 

Nous n’avons sans doute pas évoqués ici tous les faits et personnages liés à l’affaire dite Promote 2011 et à la gestion de l’ACC. La tenue d’une séance express du Conseil Permanent ce 1er décembre 2012 pourra nous offrir l’opportunité d’en savoir plus. Dans tous les cas, nos investigations se poursuivent.



Interview : Deux questions à Pascal Balata, président de l’ACC

La mission Promote a-t-elle été une mission de l'ACC et quel était son objectif ?

La mission  Promote telle que livrée n'était pas une mission de L'ACC ou faite au nom de l'ACC. L'ACC a été co-organisatrice, en réalité du fait de l'implication de son président, son vice président et la présidente de son Business club. Nous avons initiés pour l'ACC la mission auprès du MDEIE. Mais ne pouvant pas nous qualifier comme organisme sans but lucratif pour défaut de temps (nous les avons contactés en aout pour un départ en fin octobre) et d'expérience (première demande de pré-qualification pour une mission de l'ACC), le ministère nous a recommandé de faire piloter la mission par le Conseil Canadien pour l'Afrique (CCA) avec qui ils ont une longue expérience positive. 

Ce que nous avons accepté en revendiquant de rester co-organisateur pour notre initiative, notre travail et pour le fait que j'ai demandé à et obtenu à un partenaire de longue date (M Canuel) de nous aider en recrutant rapidement des entreprises dans son portefeuille - autre condition posée par le MDIE à savoir recruter un nombre acceptable d'entreprises qui se qualifient au programme.

 À l'ACC nos objectifs  largement atteints étaient : 

1) de faire participer de façon collective (et donc à coûts moindres, incluant d'éventuelles remises aux PME du programme d'aide aux entreprises exportatrices du MDIE) les gens d'affaires de la diaspora à Promote (un évènement que nous jugions pertinent pour ceux qui veulent accroître ou créer des liens d'affaires avec le pays) et ainsi matérialiser notre vision tournée vers l'économique et la création des richesses ici;

 2) pour le projet de Chalet Mboa (maisons construites pour la diaspora au pays), en profiter pour explorer les terrains (dont celui de la Mairie de Bonaléa dirigée par Nkotti François, que nous avons sollicité à cet effet, lorsque nous l'avons invité et reçu à Montréal pour le cinquantenaire de la culture en 2012) ; rencontrer des promoteurs locaux qui seraient mis a contribution. Il faut noter que ce projet a été longuement présenté et adopté au printemps au bureau de l'ACC et par le Business Club comme le premier projet à tenter de réaliser collectivement et c'est en cela que Jean Claude Kanga a été nommé pilote du projet et admis au Business Club en tant que tel.

Quel est le nom de l'organisme auprès duquel les entreprises contactées par M. Canuel ont payé les frais de transport et séjour: est-ce Diaspora africaine des affaires? Qui en est le responsable ?

Ayant été encouragé par le ministère à travailler avec les organismes sans but lucratif pour organiser la mission, les entreprises clientes de M Canuel et membres de son regroupement ont émis un chèque au Conseil Canadien pour l’Afrique - CCA pour « Frais de participation-service » et pour les « Frais de transport-hébergement » à Diaspora des affaires africaines qui est un Regroupement des Exportateurs en Afrique enregistré et administré depuis dix ans par F. Michel Bélanger (Président), Alain Canuel (Administrateur) et Pascal Balata (secrétaire trésorier). 

J'ai mentionné en son temps à Jean Claude Kanga que ce regroupement existe et peut nous aider en préfinancement, ce qu'il a refusé car, disait-il c'est avec sa société seule qu'il faut travailler ou rien. En responsable de mission pour le regroupement et pour ses entreprises clientes, M Canuel a ordonné les transactions et j'en ai assuré la comptabilité tel que je l'ai fais bénévolement (je rappelle que par profession je suis un expert financier et comptable) pour le regroupement depuis 10 ans. 

Les billets d'avion et les réservations d'hôtels ont été préfinancés par M Canuel et moi-même et nous avons procédés par remboursement des dépenses à chaque participant sur présentation des factures au retour car les chèques sont arrivés les derniers jours d'avant départ. Au final, en termes comptables j'affirme que cette mission a été déficitaire.

Propos recueillis par Venant Mboua


CCA.jpgUn feuilleton camer…

Au sein de l’ACC, tout serait allé comme sur des roulettes, cela aurait été « business as usual » comme disent les anglo-saxons. Il y aurait eu une élection (prévue initialement le 24 novembre), qui allait consacrer une nouvelle équipe dirigeante à la tête  de l’association des camerounais du Canada. C’était sans compter avec le hasard, aidé en cela par quelques âmes « bienfaisantes ». Il aura suffi d’une demande de la Commission Electorale Indépendante (CEI) à l’un des deux candidats déclarés : « fournir les documents vérifiables, (nous) permettant de confirmer (sa) non implication dans le litige concernant le salon économique Promote 2011, attestant de (sa) bonne moralité … », pour que la machine bien huilée se désagrège et que l’ACC, plus particulièrement, son Bureau Exécutif sortant et le Conseil Permanent (sorte de Chambre de Sages) offrent le visage actuel : celui de deux instances qui sortiront passablement amochées de ce feuilleton, de cette camerouniaiserie. 

 

Les acteurs :

-Pascal BalataIl est le rouage essentiel, pour ne pas dire le rôle principal de cette pièce. Il s’avère aujourd’hui qu’en créant le fameux « Business Club », l’objectif de son initiateur n’était pas comme il le prétend de « matérialiser notre vision tournée vers l'économique et la création des richesses (…) aux gens d’affaires de la diaspora » mais de s’en servir pour les intérêts d’un groupuscule qu’il contrôle.

Sur la base des documents en notre possession et des investigations menées, un certain nombre de questions se pose : 

-Pourquoi l’ACC ne peut être qualifiée en tant que "organisme sans but lucratif"  mais insiste pour rester " co-organisateur" ? Quel en est le bénéfice ? Excepté celui de "récompenser" un "partenaire de longue date - Alain Canuel" – "pour avoir aidé à recruter des entreprises" ? (on y reviendra !)

-Pourquoi, alors qu’il est dit qu’il ne s’agit "ni d’une mission de l’ACC, ni d’une mission faite au nom de l’ACC", mettre en avant le fait que les objectifs, en ce qui concerne l’ACC, ont été atteints ? 

-Lorsque les "entreprises", pour aller au Salon Promote 2011, payent les « frais de transport-hébergement » à une structure dont le secrétaire-trésorier est Pascal Balata, Président de l’ACC (co-organisateur d’une mission qui n’en est pas vraiment une) ; et lorsque l’administrateur est M. Canuel, "le recruteur d’entreprises pour le Salon", n’y –a-t-il pas là, conflit d’intérêts ?

-Lorsque Pascal Balata rencontrait promoteurs économiques locaux, autorités politiques, etc., parlait-il en son nom propre ou au nom de l’ACC et du Business Club ? 

-Si l’ACC a " revendiqué de rester co-organisateur de la mission ", pourquoi est-ce si difficile de trouver le rapport de ladite mission ?

Tant d’autres questions pourraient être posées…Pascal Balata y répondra sûrement au cours de l’interview qu’il a promis à NjanguiTv pour le début du mois de décembre 2012.

-Félix Zogning

Vice-Président /Communication de l’ACC, son rôle et sa participation à cet imbroglio pourrait se résumer à une succession de maladresses et d’erreurs dues en grande partie à une certaine immaturité. 

Jeune, ambitieux, Félix Zogning, dont l’engagement social et communautaire ne peut être mis en doute, souffre du défaut principal de ses qualités : une irrésistible envie de "réussir". Sans doute influencé et manipulé par son mentor, il a "perdu les pédales" nous dit un aîné de la communauté camerounaise et qui dit bien le connaître.

Seconde moitié du duo qu’il formait avec Pascal Balata à la tête de l’ACC, Félix Zogning n’a jamais dit « non » au président sortant. Il cautionnera toutes les décisions, les actions, et autres faits d’armes de Pascal Balata. Au point d’accepter sans rechigner que son nom soit inscrit comme « représentant » d’une entreprise qu’il ne connaissait pas et s’envoler pour le Cameroun. C’est sûrement cela qui lui vaut, aujourd’hui, une demande de « preuve de bonne moralité ». 

On ne peut, néanmoins, devant un tel gâchis, que dire « quel dommage ! ». 

Les seconds rôles

-Le Conseil Permanent : cette structure, aux apparences et même au fonctionnement de Sénat vient de perdre de la crédibilité pour n’avoir pas su, ou voulu prendre ses responsabilités au moment opportun. En adoptant une attitude « ponce-pilatiste »,  (il nous a été confirmé par plusieurs personnes que le Conseil Permanent a voulu étouffer "l’affaire"), les "Sénateurs" ont failli. Ayant reçu une dénonciation de la part d’un des acteurs, Jean-Claude Kanga ; s’étant fait poser des questions par Mme Guiateu, ne lui revenait-il pas de "creuser" et pourquoi pas de trancher ?

-Le Bureau Exécutif de l’ACC : chambre d’enregistrement sous la présidence de Pascal Balata et Félix Zogning, On ne peut blâmer ses membres. Pour avoir refusé de jouer les complices, certains ont été contraints à la démission. Quant aux "jusqu’au-boutistes", ils passent aujourd’hui pour les fossoyeurs de l’ACC. 

-M. Jean-Claude Kanga et Mme Mary-Dave Guiateu : Le premier a été coopté au Business Club par le président Balata pour son expertise. Il fera d’ailleurs une mission de prospection au Cameroun. Les premières dissensions avec Pascal Balata apparaissent lorsque son expertise n’est pas prise en compte au profit d’autres acteurs, à l’instar de Afrique Expansion Inc de Mme Amina Gerba qui rentre dans le jeu. Il refusera alors de servie de prête-nom à l’une des entreprises sélectionnées pas le duo Balata-Canuel et se désolidarisera de toute l’opération.

Quant à Mme Guiateu, elle a la première à poser des questions et à s’opposer à l’implication de l’ACC dans l’opération « Promote 2011 ». En froid avec ses anciens collègues du Bureau, Balata et Zogning, elle s’est portée candidate à la présidence de l’ACC. 


En conclusion, l’ACC pourra-t-elle continuer à se prévaloir d’être l’instance représentative et crédible des camerounais du Canada ? 

·Non ! Tant que le ménage ne sera pas fait dans les textes, les règlements, les habitudes, le fonctionnement… Tant que des éclaircissements ne seront pas apportés sur les objectifs de cette association, les rôles de ses instances (Bureau, CA, Conseil permanent…).

·Oui ! Si ce regroupement, au demeurant fort utile, aide et participe à faire du  regroupement des Camerounais et Camerounaises du Canada une entité forte au sein de la communauté africaine au/du Canada ; mais aussi, une entité forte et qui doit compter dans la prise en compte des diasporas camerounaises au Cameroun. Mais pour cela, ne faut-il pas que les camerounaises et les camerounais du Canada fassent leur part ? Pourquoi toujours laisser aux autres la participation, l’engagement et la responsabilité ?

 

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