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LE BLOG DE CYEK

Succession du Prince René Bell : controverse et contestations en vue

21 Novembre 2012, 09:48am

Publié par Cyrille Ekwalla / Edouard Kingue

Bello.jpgEn révélant et désignant le successeur du prince René Bell, en la personne du prince Jean Yves Eboumbou Manga Bell, le professeur Kum’a Ndumbe III a jeté un véritable pavé dans la mare. La famille Bell alors en réunion au moment du point de presse de Kum’a Ndumbe a reçu cette information diffusée par Equinoxe TV comme un affront. Une sorte de passage en force contre la communauté Bell.

Les réactions n’ont pas manqué face a ce que certains considèrent comme de la témérité, pour dire le moins. Manga Manga, architecte et frère du Prince René Bell, joint au téléphone, s’est insurgé contre le désordre ainsi crée par le prince Kum’a Ndumbe de Bonaberi : " Pourquoi ne règle-t-il pas ses propres problèmes de succession à Bonaberi ? Que vient-il faire dans la famille Bell dont il ne fait pas partie ? ". Me Nthepe, chef des Bonapriso y est allé de son indignation : " Depuis quand un Bonaberi vient- il parler de succession chez les Bell ? C’est un peu comme si un étranger venait désigner un chef local ". La réaction la plus étonnante vient du prince Jean Yves Eboumbou : " Nous n’avons rien à voir avec ce qui s’est passé à  Bonaberi. Je reste serein et j’attends que les concertations engagées au niveau de ma communauté entériné le choix de mon père. Il n’y a rien d’urgent à cela. La communauté Bell doit faire preuve de sagesse et de lucidité en attendant la désignation officielle. Par-dessus tout, la paix des cœurs doit prévaloir ".

Pour l’heure, la sérénité n’est pas la chose la plus partagé au canton Bell, entre partisans de Jean Yves Eboumbou, successeur désigné du vivant de son père et ceux qui estiment qu’il n’a pas la stature d’un chef des Bell.

(…) Il apparait dès lors que la réaction un peu forcée de Kum’a Ndumbe III, lui-même écarté de la chefferie de Bonaberi au profit d’un de ses cousins, qui de surcroit n’est pas légataire testamentaire des Bell, avait pour but de déjouer une tentative de putsch qui se tramait dans l’ombre. Mais au profit de qui ?

Selon nos informations, deux candidats sont en lice pour succéder au Prince René. Candidats soutenus il est vrai par une bonne partie des dignitaires de la communauté Bell et des autres chefferies du Wouri. Il s’agit d’un certain Manga que l’’on présente comme un ancien instituteur, qui habite actuellement dans la résidence de style colonial des rois Bell située au beau milieu du lieu dit "parc des Princes" à Bali.

Mais le plus en vue et qui nourrit " secrètement " l’envie de devenir le successeur, présenté par certains dignitaires Sawa comme le plus apte pour cette honorable fonction n’est autre que l’architecte Manga Manga, présenté comme "politiquement correct " qui du reste mène le bal des tractations en cours. Il est le frère du défunt Prince René avec qui il entretenait peu d’atomes crochus.

En réalité, dans les coulisses, la succession du prince René Manga Bell n’est plus simplement une question de la famille régnante Manga chez les Bell. Le débat moins sérieux a crée des opportunistes dans les trois grands villages Bell : Bonadouma, Bonadoumbe et Bonapriso. " Jean-Yves est menacé de ne pas recevoir l’onction de ces trois grands villages du Canton. Ces derniers ayant contre le roi René Bell des rancœurs exacerbées dont Jean-Yves serait victime.".

Une inconnue demeure toutefois, il s’agit de la position officielle de l’administration Unc-Rdpc dont l’interventionnisme a déstabilisé plus d‘une chefferie, du canton Deido au canton Bonaberi en passant par le canton bassa du Wouri et celui des Malimba dans la Sanaga Maritime, récemment, où le chef Ndoumbe Marcellin a été écarté au profit d’un illustre inconnu.

Les prochains jours, surtout l’après Ngondo qui sera suivi par les obsèques du Prince René (10-16 décembre 2012) risquent d’être déterminant pour la guerre de succession qui n’est plus qu’un secret de polichinelle chez les bellois.

 

KumaNdumbeIII1Déclaration solennelle du Prince Kum’a Ndumbe III    

Moi, prince Kum’a Ndumbe III, assis sur le trône de Lock priso ou Kum’a Mbape, Roi des bele bele depuis l’antiquite, après trois jours et trois jours et trois jours, après neuf jours, je déclare solennellement:

Le prince René Douala Bell a passé le flambeau à son fils Jean-Yves Eboumbou Douala Bell sur le trône du canton Bell à Douala. Le roi est allé rejoindre les ancetres, vive le roi!

Je rends un hommage mérité parce que justifie a ce fils bele qui avec dignite, courage et amour à supporter ses responsabilités tout au long de son règne.

Quel est le lien entre le prince Bele Bele Kum’a Ndumbe III et le prince Bell René Douala Manga pour avoir qualité de faire la présente déclaration?

Le prince René Douala Bell était l’ainé par l’âge du prince Kum’a Ndumbe III, mais son arrière petit fils dans la filiation des Bell.

Voici comment s’articule la généalogie du prince René Douala Bell

Tout d’abord, Bell est une abréviation de Bele, roi fondateur de Bona Bele, Bonabedi ou bonaberi. Les Bell qui règnent au canton Bell à Bonanjo depuis l’antiquité sont des enfants s originaires de Bonaberi. Pour éviter toute confusion dans l’appelation,on parle du trône des Bell à Bonanjo et du trône des Bele Bele à Bonaberi. Ils habitaient tous le plateau Bonanjo ou plateau joss àl’époque de leur aïeul commun Doo la Makongo.Sur recommandation de ce roi aïeul Doo la Makongo qui pria son second fils Bele de s’éloigner un peu du platea joss par crainte de conflits violents avec le fils ainé Priso. Bele traversa le fleuve, s’installa de l’autre cote et créa au fil du temps son propre royaume, Bona Bele, Hickory town ou Bonaberi.

En  effet, Doo la Makongo n’entendait par passer le trône plus tard à Priso l’aîné à cause de son caractère violent. Quand le moment de passer le flambeau vint, Doo la Makongo envoya appeler son fils Bele de l’autre côté du fleuve pour qu’il vienne s’asseoir sur le trône des Bona Doo la Makongo. Bele voyant qu’il avait déjà crée un royaume dont l’influence par alliances s’étendait jusque vers Kumba et Bimbia, préféra envoyer son fils Bebe Bele. Doo la Makongo installa Bebe, fils de Bele sur le trône des Doo. C’est ce Bebe Bele qui engendra Lobe Bebe (King Bell de 1812 a 1856). Les duala n’avaient qu’un seul roi, nomme King bell. Ces fils de Bonaberi règnent depuis 1792 sans interruption sous l’appellation King Bell sur le plateau joss à douala jusqu’aujourd’hui.

Après Beb'a Bele et Lob’a Bebe, suivirent:

- Ndumb’a Lobe (1858-1897) - Signataire du traite germano-camerounais en 1884, à l’opposé de son oncle Lock Priso ou Kum’a Mbape, de Hickory town ou Bonaberi, qui refusa de signer ce traité, ce qui déclencha la première guerre avec les européens sur le territoire camerounais.

- Manga Ndumbe (1897-1908)

- Duala Manga Rudolf (1908-1914) - Intronisé par Lock Priso, pendu par les allemands et sacré héros national kamerunais.

- Lobe Manga Henri (1916-1926) - régent

- Din Manga Bell Richard (1926-1932) - régent

- Lobe’ a Bell Theodore (1932-1952) - régent

- Ndumb’a Douala (1952-1966) - Prince Alexandre Duala Manga Bell, député à l’assemblé nationale française de 1945 a 1957. Il a obtenu l’abolition des travaux forces au Cameroun. Connu aussi pour avoir fait campagne pour l’Independence du Cameroun)

- Duala Manga (1966-2012) - Prince René Manga Bell, artisan de la relance du Ngondo, plusieurs fois président du Ngondo)

DynastieBell

Pendant que Bele ba Doo envoie son fils Bebe Bele régner de l’autre cote du fleuve,sur le plateau joss, il installera son autre fils Mbape Bele du cote de Hickory town ou Bonaberi pour prendre sa succession. C'est ce même Mbape Bele qui de son vivant installera Kum, appelé Lock Priso sur son trone. Ce dernier a engendré Ndumbe Kum III Jean, père de Kum’a Ndumbe III. De la 5e génération des Bele ou Bell, Kum’a Ndumbe III est donc, bien que encore vivant, de la même génération que Manga, père de Rudolf Duala Manga Bell.

Comment René, un fils d’eithel douala arrive-t-il au trône ?

Le prince René, 8e génération des Bele ou Bell, est le fils de Duala Manga Bell Eithel. Il va hériter de son oncle, le  prince Alexandre. Or celui-ci avait son propre fils Jose Emmanuel Duala Manga Bell qui tomba sous les balles de son propre père le prince Alexandre, le 15 septembre 1947 au lieu dit "parc des princes" à Bali, lors d’une très violente altercation. Le prince René Duala Manga Bell sera donc désigné dès 1947 par le prince Alexandre Ndumb'a Duala comme son futur successeur, ce qui fut respecté en 1966.

Comme nous le constatons, les Bona Bele au sein du canton Bell à Bonanjo sont les détenteurs exclusifs du trône royal de l’ancêtre Doo la Makongo. Ce trône ne saurait revenir ni aux Bona Priso, ni aux Bona Doumbe, ni aux Bona Douma ou autres descendants du canton Bell.

D’autres fils d’Eithel Duala ou autres frères de Rudolf Duala pouvaient-ils prétendre au trône ?

Le prince Alexandre n’avait que deux enfant, José Manuel Duala, lé fils et Andrea Tuke Ekedi, la fille, issus de son mariage avec Andrea née Berroa. Le prince Alexandre n’a pas eu d’enfants avec son épouse foulbé Adda mary Fatoumata Bouli qu’il avait épousée le 25 octobre 1929 et avec laquelle Il vécut jusqu’a sa mort en 1966.

Le prince Alexandre avait été envoyé en Allemagne à l’âge de quatre ans et demi en 1902 et ne reviendra au Cameroun qu’après la fin de la première guerre mondiale en 1919. Son père Duala Manga pendu par les allemands en 1914, le fils Alexandre Ndumb'a Duala trouvera à son retour à Douala, sur le trône, un régent Lobe Manga Henri, frère de Rudolf. Les démêles du prince Alexandre avec l’administration française qui perpétuera la confiscation des biens de son père Duala Manga Bell et qui lui rendront la vie " très difficile " ne connaitront une détente que lorsque le 25 novembre 1951, sous la présence du haut commissaire Soucadeux, l’administration coloniale française, par l’intermédiaire d’un procès verbal du conseil de famille de cette même date, rend le trône au successeur légitime de Rudolf Duala manga, son fils le prince Alexandre Ndoumbe Duala. On constate donc que le prince Alexandre va attendre 32 ans à Douala pour accéder au trône de son père Rudolf Duala Manga Bell.

Ainsi le prince Alexandre depuis 1949 avait fait savoir que le prince René serait son successeurs au trône, par cette déclaration à son frère, Eithel: “ Ce n’est pas à toi que je laisserai le trône mais à ton fils René, exclusivement”. Alors pour qu’il n’y ait ni malentendus, ni confusion, le 13 novembre 1951, Eithel signera et légalisera à la délégation du haut-commissariat à Douala cette déclaration historique:

Je soussigné Douala-Bell, Eithel-manga, déclareé renoncer irrévocablement à la succession traditionnelle en faveur de mon fils René Douala Bell.

Le prince Alexandre Ndumb'a Duala monte ainsi au trône après le procès verbal du 25 novembre 1951, son successeur étant déjà désigné.

" Il est de tradition dans notre peuple que lorsqu’un chef écarte de la succession l’un de ses fils, il en écarte également la descendance. Et sur ce point, la tradition est formelle. Et là pourrait se clore la polémique " écriront les chefs et notables Bele Bele à l’administrateur des colonies, chef de la région du Wouri, le 17fevrier 1945. Malheureusement, à leur décharge, si Eithel-Manga a renoncé au trône par écrit, il a aussi renoncé pour tous ses descendants, excepté pour René, déjà désigne comme successeur.

Faut-il avoir résidé avant sur place pour régner chez les Bell ?

Nous constatons que Rudolf Duala Manga est parti en Allemagne poursuivre ses études et ce n’est qu’en 1908, à la mort de son père qu’il vient prendre le pouvoir. Le prince Alexandre Ndumb'a Duala lui-même n’est rentré d’Allemagne et de France à Douala que cinq ans après la pendaison de son père par les allemandes. Quant au prince René Duala, il vivait marié avec Delphine Bonny Mbedi Eboumbou à Paris, quand après la mort du prince Alexandre, le procès-verbal de famille réunie au domicile de Dr. Ekwe Bell à Bali confirma sa succession au trône le 8 octobre 1966.

Abdication, tradition Bele Bele

Dans la tradition de la famille Bele ou Bell, il est normal de présenter son successeur de son vivant ou de lui céder le trône encore de son vivant. C'est ce que Doo la Makongo a fait en installant de son vivant Bebe Bele sur le trône des Doo Doo. C’est ce que le prince Alexandre Ndumb'a Duala fit en désignant le prince René Duala Manga. Du côté de Bonaberi, Bele ba Doo installa son fils Mbape Bele (bona mbape) de son vivant, Mbape installe son fils Kum’a Mbape (Lock priso) de son vivant.

De son vivant, le prince René Duala Manga a présenté son fils cadet, Jean-Yves Eboumbou Douala Bell comme successeur à plusieurs occasions dans la famille, lors du Ngondo ou a l’occasion de déverses manifestions publiques. Le fils ainé du prince René, Alexandre Ndoumb'a Douala Manga Bell a renoncé volontairement au trône.

Le 7 août 2009, quand le prince René, alors président du Ngondo emmena le Ngondo au Canada, il laissa un document official avec tampon du Ngondo et de la chefferie supérieure du canton Bell qui stipulait :

"... Si par malheur, le seigneur tout puissant ne daigne pas m’accorder la grâce de rentrer vivant au Cameroun, ce sera mon fils Jean-Yves Duala Bell qui me succédera à la chefferie supérieure du canton Bell avec l’honneur de diriger la communauté Doo-Doo. ".

Comme nous l’attendions de lui dans la famille, Il a abdiqué officiellement du trône, au profit de son fils Jean-Yves Eboumbou Duala, le 18 juin 2012. Respectant la tradition successorale dans la famille Bell, le document légalise le 28 aout 2012 par la délégation générale a la sureté nationale, commissariat de sécurité publique du 1er arrondissement, stipule:

" Je, soussigné, prince René Douala Manga Bell, sain de corps et d’esprit, renonce irrévocablement à la chefferie du canton Bell et la transmet, à mon fils Jean-Yves Eboumbou Douala-Bell, comme le veut la tradition.

Fait à Douala, le 18 juin 2012 pour servir et valoir ce que de droit."

Il ne  s’agit pas de la succession d’un roi illégitime mais légalisée par une administration à son fils légitime, mais du transfert de pouvoir d’un roi légitime à un successeur choisi, ayant ainsi accès à la porte des ancêtres.

C’est fort de ces faits énumérés ci-dessus, et après les rituels des Bele réunis avec les Bona Doo dans la nuit du 6 novembre 2012  que, moi, prince  Kum’a Ndumbe III, de la 5e génération des Bell, branche des aînés, assis sur le trône de Lock priso, je déclare solennellement :

Le prince René Douala Bell a passé le flambeau à son fils Jean-Yves Eboumbou Douala Bell sur le trône du canton Bell à douala. Le roi est allé rejoindre les ancêtres, vive le roi !

Prince René Douala Manga, me voici, prince Kum’a Ndumbe III, j’ai été fidèle à nos engagements.

J’ai parlé !

 

Fait à douala, le 15 novembre  2012

Le prince Bele Bele

Prince Kum’a Ndumbe III

 

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H
This is the first time I am hearing about this Bell Family and the issues that they are facing regarding revealing and identifying their successor. I think this has been discussed in the news headlines for a long time. Such controversies do come when it comes to passing the power to the next generation. Anyways, thanks for sharing.
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